Le 16 mai 2011

Mot de l'éditeur

Charles Vincent

UdeS succède à Sommets

Le renouvellement d'un magazine est une entreprise risquée dont l'enjeu est une question de dosage, dosage entre la continuité et le renouveau. Il faut savoir conserver les bons éléments de l'an­cienne formule, ceux qui servaient les lecteurs; il faut également savoir y adjoindre du neuf, des composantes qui donneront un nouveau souffle au magazine. L'affaire n'est pas simple.

Dans le cas qui nous occupe, le vent qui a soufflé sur notre magazine était à ce point puissant qu'il en a fait changer le nom. Dorénavant, il s'appellera UdeS. Une dénomination qui vise à mieux camper son nouveau position­nement, celui d'être le magazine de l'Université, autrement dit le magazine de tous les membres de la communauté universitaire, qu'ils soient actifs, re­traités ou membres de l'alma mater.

Est-ce à dire que les diplômés, à qui était principalement destiné le défunt magazine Sommets, vont y perdre au change? Certainement pas. Plus que jamais, ils trouveront dans cette publi­cation des nouvelles de leur université, des articles consacrés aux gens qui l'animent et qui la font rayonner, à l'intérieur et à l'extérieur de ses murs. UdeS sera le reflet des valeurs, de la mission et du savoir-faire qui font la réputation de notre institution.

Une approche plurielle

Notre approche est plurielle. Une première portion du magazine s'articule autour des piliers que sont la recherche, la création, l'action et la réflexion. Au moyen d'articles courts et variés, ou encore de reportages un peu plus étoffés, nous entrerons dans le quotidien de ces milliers de gens qui, par leur passion et leur engagement, font battre le cœur de notre institution et progresser la société. 

Une deuxième portion du magazine est consacrée aux nouvelles à caractère institutionnel. La section «Branché sur l'UdeS» vous tiendra informés des dossiers institutionnels majeurs, des principales réalisations, de même que des bons coups effectués par l'Uni­versité, tandis que la présence régionale et internationale de l'Université trou­vera écho dans la rubrique «L'UdeS ici et ailleurs», de même que dans la chronique «Carnet de voyage».

Cinq chroniqueurs de renom

Nous avons également recruté des chroniqueurs de renom, soit le spé­cialiste du Moyen-Orient Sami Aoun, l'ex-éditeur du magazine L'Actualité, Jean Paré, l'ancien premier ministre Jacques Parizeau et la cofondatrice d'Équiterre, Laure Waridel. Tous les quatre si­gneront, dans chaque numéro, une chronique portant respectivement sur la géopo­litique, les questions culturelles et sociales, l'économie et l'environnement.

C'est avec une immense fierté que nous les accueillons dans nos pages. Je me permets d'ailleurs de les remercier d'avoir accepté d'embarquer dans cette aventure. Il ne fait pas de doute que leurs propos sauront nous éclairer sur les enjeux qui ponctuent nos vies, qu'ils sauront nous aider à mieux comprendre ces problématiques locales, nationales et internationales qui se révèlent de plus en plus complexes.

Notre recteur, le professeur Bruno-Marie Béchard, signera lui aussi une chronique, laquelle sera consacrée aux enjeux internationaux, un domaine dans lequel les sujets de réflexion sont légion. Déjà, dans le présent numéro, il aborde la question du choc des cultures qui résultera, dans les années à venir, de l'émergence des deux géants que sont la Chine et l'Inde.

Nous avons également intégré au magazine une rubrique scientifique issue d'une collaboration avec l'Agence Science-Presse. Elle sera consacrée à ces mythes qui peuplent, souvent à tort, notre univers mental. Née au Québec en 1978, l'Agence Science-Presse est la seule agence de presse scientifique au Canada et une des rares du genre dans le monde. Elle se fait un devoir de rapporter la science telle qu'elle se pratique au Québec.

Finalement, nous avons regroupé au sein de la rubrique «Alma mater», les informations sur ce que sont devenus nos diplômés (où travaillent-ils main­tenant?; que publient-ils?; comment s'illustrent-ils?). À ce sujet, j'invite les diplômés à nous écrire. Il vous suffit de nous faire parvenir un court texte et une photo récente. Nous nous ferons un plaisir de les publier.

Un «revampage» complet

En dernier lieu, je m'en voudrais de passer sous silence les modifications esthétiques et physiques apportées au magazine. Vous l'aurez déjà remarqué, la maquette a été entièrement réinventée. Nous avons fait davantage de place aux photos, accru la lisibilité, léché la présentation. Nous avons aussi changé le papier. Autant de modifications qui, nous l'espérons, sauront vous plaire.

Un mot sur Internet, en terminant. Le site du nouveau magazine sera le www.USherbrooke.ca/UdeS/magazine. Vous y trouverez les versions nu­mé­riques entières de chaque numéro, de même que des contenus inédits, non publiés dans la version papier : des compléments aux articles, ainsi que les versions intégrales de certaines entrevues audio ou vidéo.

Il ne me reste plus maintenant qu'à vous laisser découvrir cette première mouture de UdeS. J'espère que cette nouvelle formule sera à la hauteur de vos attentes. À ce sujet, vos commentaires sont les bienvenus.Bonne lecture.

Notre reportage : «Violence passées sous silence»

La violence est partout. Sur nos écrans, petits et grands, dans la prose, dans la rue, dans notre quotidien. On peut s'en plaindre, on peut choisir de l'ignorer, voire de l'alimenter. Mais une chose est certaine, la violence nous concerne tous, dans la mesure où elle fait partie du bagage humain depuis la nuit des temps.

L'agressivité n'est pas bonne ou mauvaise en soi. Dans certains cas, elle permet de survivre, de se surpasser. La façon dont nous choisissons de l'exprimer, en revanche, peut entraîner des conséquences malheureuses. «Ce n'est pas la violence qui est dangereuse : c'est de ne pas savoir quoi en faire», indique la psychologue et étudiante Natalia Garcia.

Dans le cadre de notre reportage, nous nous penchons non pas sur les manifestations les plus visibles de la violence, mais sur celles qui ne font jamais les manchettes, ou si peu. Nous avons tous, un jour ou l'autre, vu, vécu ou fait subir ces «petites violences de la vie quotidienne». Et, comme ces enseignants démunis ou ces victimes qui se taisent, peut-être n'avons-nous pas su les reconnaître et les dénoncer.

Enquête sur ces violences passées sous silence.

Charles Vincent, éditeur